Détecteur de Fumée


Présentation : 

Les effets dus à un début d’incendie sont chronologiquement : une production de fumée, une élévation de la température et une déclaration de flammes.

" Il n’y a pas de fumée sans feu "
La fumée étant le premier élément signalant un début d’incendie, il est intéressant de pouvoir détecter celui-ci pour permettre une prévention et une lutte contre l’incendie plus efficace. Pour cela, on fait appel à l’électronique…

1) LE PRINCIPE 

Le principe retenu pour réaliser ce détecteur est basé sur une transmission infrarouge entre une diode infrarouge et une photodiode. La fumée passant entre l’émetteur et le récepteur créé par son opacité une atténuation du signal reçu par la photodiode. C’est la détection de ce signal atténué qui déclenchera un dispositif d’alerte, tel une sirène ou une retransmission vers une centrale d’alarme.
Le schéma du principe est présenté ci-dessous :

Schéma de principe du fonctionnement

2) LA REALISATION 

   2.1) Le générateur de signaux

Pour réaliser une liaison infrarouge, il est intéressant d’émettre un signal (ou train d’onde) plutôt qu’un rayonnement constant pour des raisons d’utilité et d’économie d’énergie. De plus, la diode infrarouge accepte des courants maximums pendant un temps très court : on peut donc générer une plus grande puissance d'émission en utilisant le mode impulsionnel.
Le signal de référence retenu est constituer de deux signaux successifs : un premier de période 1,3 ms et l’autre de période 25 m s.

Pour réaliser ce générateur de signaux, on a choisit de placer bout à bout deux timers utilisés en mode astable et répondant au cahier des charges, à savoir, ayant une plage d’utilisation comprise entre 0 et +125°C : nous avons choisit le NE 555.

LE TIMER NE 555

Ce circuit intégré est très connu pour son double fonctionnement : astable et monostable.

Fonctionnement du 555 en astable :

Le circuit interne du 555 est constitué de deux comparateurs (C1 et C2) dont seuls, l’entrée non inverseuse de C1 et l’entrée inverseuse de C2 sont accessibles de l’extérieur. Les deux autres entrées de ces comparateurs sont alimentées en interne par un diviseur de tension constitué par trois résistances R de valeurs égales. De ce fait, le seuil de changement des comparateurs est égal à 1/3 de Vdd pour C2 et 2/3 de Vdd pour C1. Supposons que le condensateur C est déchargé : Il se charge à travers de Ra en série avec Rb.
Lorsque la tension à ses bornes atteint 2/3 de Vdd, le comparateur C1 change d’état et fait basculer la bascule R-S (Q = 1) Le transistor est donc rendu conducteur et C se décharge alors à travers Rb.Cette décharge se poursuit jusqu’à ce que la tension aux bornes de C soit égale à 1/3 de Vdd.
A ce moment là, le comparateur C2 change d’état et fait basculer la bascule R-S (Q = 0), bloquant à nouveau le transistor. Ce cycle se répète ainsi indéfiniment.

Shéma d'utilisation du NE555

Avec un tel shéma d'utilisation, on obtient donc un signal ayant un état haut plus grand que l'état bas, car la charge du condensateur C à travers Ra + Rb est plus longue que sa décharge qui se fait à travers Rb seul. Les signaux composants le signal de référence sont présentés ci-dessous :

les différents signaux créés par les 555

Le signal 1 à un état haut plus petit que l'état bas : ceci donne un rapport cyclique inférieur à 50 % :

t = = 7,7 %      < 50 %

Il faut donc placer une diode en parallèle sur Rb pour que la charge de C se fasse à travers Ra et sa décharge à travers Rb , avec Valeur de Ra < Valeur de Rb (voir shéma)

Formules caractéristiques du 555 :

Thigh = 0,693.(Ra + Rb).C
Tlow = 0,693.(Rb).C

Ces formules nous permettent de déterminer les valeurs de Ra et Rb

Le signal 1

Pour ce signal, on a Thigh = 0,693.(Ra).C1 à cause de la diode court-circuitant Rb

                          et Tlow = 0,693.(Rb).C1

On prend une valeur de C1 qui nous arrange : C1 = 10 nF

Ra = = = 14,4 KW on prendra Ra = 15 KW

Rb = = = 173,2 KW on prendra Rb = 180 KW

A partir des valeurs de C1, Ra et Rb prises en pratique, on trouve un fréquence du signal 1

f1 = = 738 Hz

Cette valeur pratique de f1 est relativement proche de la valeur souhaitée (f1 = 769 Hz) étant donné qu'aucune extrême précision n'est nécessaire pour la valeur de ce signal.

Le signal 2

Pour ce signal, on a Thigh = 0,693.(Rc+ Rd).C2 = 12,5 µs

                          et Tlow = 0,693.(Rd).C2 = 12,5 µs

On a Thigh = Tlow , le rapport cyclique est donc de 50%, donc Rc << Rd ,

soit Rc =    (Règle du dixième)

On prend C2 = 0,1 nF (valeur courante)

Rd = = 180,3 KW     on prendra Rd = 180 KW

Rc = = 18 KW     on prendra Rc = 18 KW

Test :

Un premier test sur plaque lab nous a donné à l'oscilloscope :

pour le signal 1 : T = 1,36 ms      (théorie : T = 1,3 ms)
                        Thigh = 110 µs      (théorie : Thigh = 100 µs)

pour le signal 2 : T = 30 µs      (théorie : T = 25 µs)

Ce signal relevé à l'oscillo n'est pas rigoureusement le même que celui attendu.
Des parasites apparaissent sous forme d'ondulations de faible amplitude et de haute fréquence, et les temps de montée et de descente ne sont pas nulles.

   2.2) Amplification et conversion du signal

D'après un Data Sheet, on a un courant de 15 mA en sortie du TLC 555 M (avec Vdd=15V)

Or, d'après un Data Sheet sur la diode infrarouge de la série SFH 41*, on a un courant maximum de 100 mA. (Forward curent : If)

On a déjà expliquer qu'on voulait que la diode infrarouge émette avec de la puissance en utilisant donc le courant maximum. (voir 2.1)

La sortie du générateur de signaux n'est donc pas assez puissante pour commander directement la diode infrarouge. Il est nécessaire d'amplifier le courant de sortie.
Pour cela, on utilise un transistor bipolaire de type NPN.

L'amplificateur du signal émis

Ce montage amplificateur de courant permet d'émettre le signal de référence en infrarouge par l'intermédiaire de la diode infrarouge qui est un convertisseur Electrique/Optique.

Schéma de l'émetteur infrarouge

Remarque :
On utilise un condensateur de découplage Cd pour filtrer les fréquences parasites. La patte 5 de chaque Timer n'a pas besoin d'être relié à un condensateur car nous ne travaillons pas en haute fréquence.



   2.3) Conversion et écrétage du signal reçu

La convertion Optique/électrique se fait par l'intermédiaire d'une photodiode.
Le principe est de détecter le courant inverse traversant la photodiode, qui varie en fonction de l'intensité du signal reçu.

Pour cela, on commence par redresser la tension VS au bornes de la résistance de protection de la photodiode. Le redressement se fait par une diode D, une résistance Rr et un condensateur Cr. La tension VS charge le condensateur Cr lorsque VS est positif , et le condensateur se décharge à travers Rr lorsque VS est négatif, la diode protègeant la charge de Cr . C'est en utilisant la décharge de Cr qu'on peut obtenir un signal quasi constant, un signal écrété.

Schéma de réception du signal : conversion et écrétage

Oscillogrammes :

Aux bornes de la photodiode Aux bornes de la photodiode
Sortie, sans précense de fumée Sortie, avec précense de fumée



   2.4) Traitement du signal reçu

  • Le Comparateur

Le principe est de comparer le signal reçu redressé (la tension VR) avec une tension de référence VRéf , à l'aide d'un comparateur.
Pour cela, nous utilisons l'amplificateur opérationnel TL 082 : il contient deux AOP. Nous n'en utiliserons qu'un seul.
Pour créer la tension de référence, on utilise un pont diviseur de tension réglable par une résistance variable. Cette dernière est en série avec une résistance pour pouvoir utiliser le maximum de la course de l'ajustable qui permet un réglage précis.

La tension de référence Vréf varie donc entre 1,36V et 3,6V.
Cette tension est appliquée sur l'entrée inverseuse du comparateur.
En absence de fumée, la tension VR est environ de 4V, elle est donc supérieure à Vréf .
La sortie du comparateur est donc à -Vsat = -15V
Lorsqu' il y a présence de fumée, VR est environ à 3V, elle est donc inférieure à Vréf .
La sortie du comparateur passe donc à +15V, elle est redressée par une diode de façon à ne laisser passer que le +15V : création d'un front descendant +15V þ 0V et elle est protégée par une résistance pour être appliquée ensuite à l'horloge de la bascule.

  • La bascule JK à front descendant

La composant utilisé est le 74 HCT 73 : il contient 2 bascules JK à fronts descendant.
La table de vérité de cette bascule est décrite ci-dessous :

J K Front Sortie Q
0 0 â Qt-1
0 1 â

0

1 0 â 1
1 1 â Qt-1

On utilise l'avant dernière ligne : on place l'entrée J à "1" (+5V) et l'entrée K à "0" (0V).
Ainsi, dès qu'un front descendant sera détecté sur l'entrée d'horloge (CLK), la sortie Q passera à l'état "1" (LED Rouge) et la sortie Q passera à "0" (LED Verte).
Un bouton poussoir permet de réinitialiser la bascule, faisant basculer la sortie Q à "0" (état de repos).
Le LED Rouge peut être relié à un buzzer, qui sert de sirène d'alerte.

  • L'alimention du circuit
Fonctionnement du LM 317


Schéma complet du détecteur de fumée



3) Problèmes rencontrés

Nous avons rencontré quelques problèmes avec la bascule JK :
nous avons pensé faire un pont diviseur de tension pour créer une tension d'environ 5V à l'entrée de l'horloge de la bascule lorsqu'il y a une tension de +15V à la sortie du comparateur. Mais, le circuit intégré consommant du courant, la tension d'horloge baisse. On s'est rendu compte qu'en plaçant une résistance en série sur la sortie du comparateur, on pouvait retrouver cette tension de 5V. On a donc tester, et en diminuant progressivement la valeur de la résistance R3 on a trouvé une valeur optimale de 1,8 KW.

La bascule JK qui nous a été fournie était une front descendant et était dans un boitier contenant 2 bascules (74 HCT 73). On a du modifier notre schéma en conséquence, notamment, en plaçant la tension de référence (VR) sur l'entrée inverseuse de l'AOP.

Pour générer la tension d'alimentation du 74 HCT 73, on avait pensé à prendre un régulateur 5V : le L7805. Mais nous n'avons pas pu en avoir, seul, un régulateur variable était disponible : le LM 317.
Nous avons donc recherché une documentation pour pouvoir le cabler.




BILAN :

Les essais effectués ont montrés que l'étude théorique est parfois très loin de la pratique.
Ainsi, les signaux de référence générés par les deux timers n'ont pas tout à fait la même forme en théorie qu'en pratique. Ceci est due d'une part, aux formules du Timer 555 qui ne sont que des formules d'approche, les signaux de sortie n'étant donc obtenue sans grande précision; d'autre part, à la fabrication des composants : même si les techniques évoluent, les composants ne sont pas tous parfaits et il peut y avoir une légère différence de caractéristique entre deux même composants.
Cependant, les tests intermédiaires et le test final nous ont amenés une pleine satisfaction Le détecteur de fumée fonctionne, même si les essais ne sont pas évidents à réaliser. On a préférer placer une une feuille translucide dans la zone de détection pour simuler la fumée, plutôt que de créer de la fumée à chaque essai réalisé (sécurité et facilité).